Les trois commandements téléphoniques du chercheur d’emploi

VDM, alias viedemerde.fr, m’inspire aujourd’hui encore. Qui n’a jamais décroché imprudemment son téléphone et reconnu une voix…?

Aujourd’hui, en répondant au téléphone, je reconnais très bien la voix d’une amie, qui tente de me faire croire que c’est Leclerc qui m’appelle au sujet de ma candidature pour un emploi saisonnier. J’éclate de rire avant de me rendre compte que, non, ce n’est pas une blague. VDM

Si ce type d’anecdote se raréfie à l’heure du téléphone personnel, de la présentation du numéro et des forfaits à 2 euros, elle impose de respecter les trois commandements du chercheur d’emploi :

  • Seul un numéro de portable figurera sur ton CV
  • D’un appel masqué toujours tu te méfieras
  • Un numéro dédié à ta recherche d’emploi tu privilégieras

Le respect de ces trois règles permettra d’éviter de se retrouver dans une situation désagréable et, surtout, de mettre le recruteur dans une posture délicate. C’est surtout ce point là qui m’indispose. Les candidats qui me répondent alors qu’ils sont en train de faire leurs courses chez Leclerc, Auchan ou Intermarché, c’est d’un lourd… la dernière fois, j’ai dessiné un caddie sur le CV du candidat.

Philippe Melhers, CVfirst

Conclure un mail d’introduction : « Je me tiens à votre disposition pour participer à un entretien en vos locaux »

Ce jour, sur le site viedemerde, une pépite :

Aujourd’hui, j’ai trouvé l’offre d’emploi que je recherchais depuis le début de mon chômage. Salaire : parfait. Horaires : parfaits. Lieu : parfait. J’ai terminé l’e-mail de candidature par : « Bonne journée, bisous. » VDM

Derrière cette anecdote truculente se cache une réalité : comment terminer un courrier/courriel d’introduction ?

D’abord, la plus horrible marque d’une attitude de soumission servile, celle qui conduit directement au bagne :

Je me tiens à votre disposition pour participer à un entretien en vos locaux.

Comme je sais lire entre les lignes, mon esprit malin décode aussitôt :

Je me tiens à votre disposition pour subir à un entretien en vos locaux (et moi, j’aime bien faire subir des entretiens aux candidats, amenez les menottes, je fournis le fouet…)

Cette approche positionne le candidat comme disponible, lisse, insipide et soumis. Pire, un candidat qui se tient à disposition du recruteur va toujours être imaginé comme une source de problèmes. Comment penser que le jour de son arrivée dans l’entreprise il ne va pas agir de la même manière, en attendant qu’une tâche précise lui soit assignée, en espérant être formé pendant de longues semaines avant de produire le moindre résultat ?

Le candidat proactif, celui qui va simplifier la vie de son futur supérieur hiérarchique, se positionne toujours comme un facilitateur. Il écrira par exemple :

Je souhaite vous rencontrer pour vous présenter précisément les points forts de ma candidature et la manière dont nous pourrions envisager notre collaboration.

Dynamique et précise, cette conclusion conduira logiquement  à une étincelle dans l’esprit du recruteur qui, attrapant la perche qui lui est tendue, n’aura cesse que de rencontrer le candidat pour découvrir ces points forts, pour le challenger sur la manière dont il envisage cette collaboration voire glaner au passage quelques informations cruciales de ce qui est assurément un candidat de valeur.

Et moi, je range le fouet.

Philippe Melhers, CVfirst