J’ai un rendez-vous informel avec un recruteur. Comment le gérer ?

business-582912_1920J’ai appris qu’une relation professionnelle a démissionné. Je connais bien un dirigeant de la société et je peux obtenir un rendez-vous informel assez facilement. Comment aborder cet entretien ?

Si vous pouvez obtenir un rendez-vous avec un dirigeant, c’est parfait : par contre, n’arrivez surtout pas avec votre CV.

 

L’objectif, dans ce cas, est tout d’abord d’échanger (j’ai appris que X quitte la société, je me demandais si son poste allait être remplacé à l’identique ?) puis d’arriver avec des solutions (souhaitez-vous conserver le même périmètre de poste ou pensez-vous que ce départ soit l’opportunité d’installer une nouvelle organisation ?).Ensuite, si on vous le demande, vous pouvez envoyer votre CV, accompagné d’un mail présentant de manière précise « ce que vous avez compris du poste » et, surtout, comment vous pourriez le faire évoluer.

 

Si vous arriviez directement avec votre CV, sans connaître précisément le besoin, cela donnerait l’impression que vous cherchez à tout prix à coller à un poste existant sans chercher à comprendre tout d’abord quels sont les besoins et comment vous pouvez vous inscrire dans ce projet. Exactement comme un commercial qui ne prendrait pas le temps d’écouter le besoin de son client et qui voudrait à tout prix lui « fourguer sa camelote ».

Manager, dirigeant : Quel CV en temps de crise ?

CV et internalisation des taches en temps de criseQuoi qu’en disent certains politiciens, la crise est bien là, longue et durable.

Mais, pourtant, certains candidats savent parfaitement tirer leur épingle du jeu, même en temps de crise chronique. Et ce, tout simplement car leur CV met en avant les bonnes qualités, les bonnes réussites, les bonnes actions et les bons moyens.

Car rédiger un CV en temps de vaches maigres est différent de rédiger un CV en temps de vaches grasses.

Prenons un exemple.

Vous êtes manager et vous souhaitez lancer un nouveau projet, par exemple pour automatiser un processus.

En période d’abondance, vous allez créer un comité projet, et, comme votre équipe est surchargée, trouver un consultant pour l’animer, réaliser une étude des solutions existantes, puis mandater une société de service pour adapter la solution à votre besoin. Eventuellement, vous pourrez même faire certifier le projet par un auditeur puis faire héberger la solution développée, tandis qu’une société spécialisée va gérer la conduite du changement.

En temps de crise, à défaut de consultant (trop cher !), vous devrez certainement trouver une personne dans votre équipe qui disposera d’un peu de temps pour animer le comité projet restreint et faire un rapide tour des solutions open-sources (gratuites) existantes, et, pour faire des économies, vous adapterez votre organisation à la solution trouvée, quitte à simplifier vos besoins, et les quelques développements restants pourront même faire l’objet d’un sujet de stage… Pour l’hébergement, un serveur informatique existant fera bien l’affaire. Puis, vous trouverez quelqu’un pour former rapidement les utilisateurs, en guise de conduite du changement.

Bien sûr, le résultat ne sera pas tout à fait le même : dans le 1er cas, le projet sera surement (?) livré dans les temps, et opérationnel dès le 1er jour, tandis que dans le 2ème cas, vous aurez peut-être répondu seulement à 80 % du besoin, pris des risques, fait des concessions sur l’ergonomie, et les utilisateurs, obligés de s’autoformer, grinceront quelque peu des dents. Sans compter que vous vous serez peut-être mis personnellement à risque, en l’absence de consultant pour jouer les fusibles.

Et pour votre CV ? C’est pareil : en temps de crise, de nombreux recruteurs auront tendance à privilégier les managers ayant la capacité de faire (cas 2) plutôt que de faire faire (cas 1).

Pour valoriser son parcours en temps de crise, on évitera en particulier de mettre en avant dans son CV des projets valorisant des solutions luxueuses déployées par des armées de consultants issus de sociétés prestigieuses donnant une impression d’opulence.

Car le recruteur, lui, donnera plus facilement sa préférence aux candidats capables de faire avec peu : par exemple, un candidat qui sait mettre les mains dans le cambouis, qui est orienté solutions maison, qui a une approche centrée sur le retour sur investissement et qui valorise la réutilisation de solutions existantes sera celui qu’on s’arrache.

Ce sont ces solutions que votre CV gagnera à défendre. Et ce sont aussi ces solutions qu’il conviendra de valoriser en entretien. Et c’est aussi pour ces mêmes raisons que des Entrepreneurs, même s’ils ont échoué, ont parfaitement leur carte à jouer en temps de crise car ils sont réputés pour leur côté économe.

Exactement l’inverse d’un candidat qui afficherait fièrement dans son CV avoir dépensé $1.1Md pour créer un blog

On trouve dans les CV de nombreuses perles : presque chaque CV contient au moins un élément prêtant à sourire. Mais, souvent, c’est le candidat qui rît… jaune !

Attention aux erreurs dans les CV, elles ne pardonnent jamaisLes perles

Encore aujourd’hui, on trouve dans les CV de nombreuses perles, qui, si elles ne sont pas rédhibitoires, viennent entamer le capital confiance des candidats.

On distingue deux types d’anomalies dans un CV :

  • Les anomalies fortuites, celles qui font sourire et douter du sérieux du candidat.
  • Les anomalies voulues, celles qui permettent au recruteur de poser des « questions pièges ». Elles peuvent être redoutablement efficaces…

Voici quelques exemples anodins -réels- révélés par nos consultants

  • Une adresse email professionnelle, indiquée en entête du CV, alors que le candidat démarchait une entreprise concurrente de la sienne…
  • Un CV d’informaticien avec une adresse email chez un opérateur de jeux en réseau…
  • Une rubrique ‘Expériences professionnelles’… alors qu’une expérience professionnelle est unique !
  • Un ingénieur d’une grande école (groupe 1), jeune diplômé, qui indique sa formation sur la deuxième page, avant les loisirs…
  • Un candidat indiquant qu’il est membre du conseil syndical de sa copropriété.

Tous ces petites « bizarreries » amènent le recruteur à douter et à tenter de « lire entre les lignes »… l’entretien risque vite de se transformer en interrogatoire !

Les perles utiles…

Une (pseudo)perle ou deux, dans un CV, est parfois utile. Pourquoi ?

Tout recruteur qui se respecte met, au moins durant quelques instant, son candidat en situation difficile pour tester sa résistance au stress.

S’y préparer est nécessaire, l’anticiper est parfait. Savoir sur quel passage en particulier on va être mis en difficulté permet évidemment de s’y préparer.

Les perles online…

Les réseaux sociaux sont extraordinaires : en ligne, les candidats aussi adorent se piéger eux-mêmes !

Les deux cas les plus fréquents :

  • Très fréquemment, des objectifs différents de ceux énoncés par le candidat dans son CV ou dans sa lettre, donnant aussitôt l’impression que le CV a été « bidonné ».
  • Des éléments masqués dans le CV qui ressurgissent brutalement dans les réseaux sociaux, comme cette période d’essai écourtée qui a disparu du CV !

Chercher un emploi après l’échec de son entreprise

Dmanager de transitionans son article sur l’échec entrepreneurial, Sylvie Laidet de Cadremploi prodigue des conseils aux ex-chefs d’entreprise pour réussir leur come-back comme salarié.

En particulier, elle note fort justement que « l’entreprise aura plus de facilités à les positionner comme manager de transition, voire comme consultant. De manière ponctuelle, l’ex-entrepreneur devra donc parfois accepter davantage de flexibilité ».

Cette remarque est d’autant plus juste que le procès actuel qui est fait aux entrepreneurs porte souvent sur leur crainte de s’engager sur le long terme, ou, plus prosaïquement, de préférer les CDD aux CDI.

Ce qui me rappelle un échange récent avec un client, ex-entrepreneur :

  • Quel type de contrat souhaitez-vous ?
  • Un CDI.
  • Il serait plus facile de vous positionner comme indépendant ou consultant, au moins dans un premier temps. Seriez-vous prêt à accepter un autre type de contrat ?
  • Franchement, je pense que mon employeur doit s’engager dans la durée.
  • D’accord. Donc vous même, en tant qu’entrepreneur, vous avez toujours recruté en CDI ?
  • Euh, non, pas toujours, mais le plus souvent possible, dès que j’avais suffisamment de visibilité.
  • Et cela ne vous a pas posé de problème ?
  • Si bien sûr…
  • Pensez-vous que le fait d’avoir recruté en CDI alors que vous n’aviez pas assez de visibilité puisse être une cause de votre échec ?
  • Euh… Vous avez certainement raison…

Quelques instants plus tard, le client m’expliquait qu’après réflexion, il serait plus confortable pour lui et pour son futur employeur de le positionner comme consultant indépendant.

Retrouvez les interviews de nos coachs : Cadremploi : Chercher un emploi après l’échec de son entreprise

On m’a dit de ne pas mettre de résultats chiffrés dans mon CV. Qu’en pensez-vous ?

que mettre dans un CVLes avis arbitraires sont malheureusement légion dès qu’on parle de rédaction de CV.

Mais sur quoi ces avis sont-ils fondés ?

La plupart du temps, ils s’appuient sur des besoins exprimés par les recruteurs.

En général, ces avis conduisent le candidat à l’échec, car l’objectif du recruteur est différent de celui du candidat.

  • Le rôle de votre CV est de conserver le recruteur le plus longtemps possible, du titre vers l’accroche vers votre dernière expérience puis vers les précédentes et vers votre formation, en fournissant un maximum d’éléments permettant de vous choisir.
  • Le rôle du recruteur est de trouver le plus rapidement possible les candidats potentiels parmi des lots de plusieurs centaines de CV…

Alors, comment les recruteurs procèdent-ils ? La plupart du temps, la solution adoptée est d’effectuer un premier tri par mots clés, puis de passer le plus rapidement en revue les 20 % de CV restants issus de cette première sélection.

Les conseils de rédaction de CV émis par les recruteurs sont ainsi biaisés pour 2 raisons :

  • Tout d’abord, les recruteurs ne voient pas 80 % des CV qui leur sont adressés, et ne se rendent absolument pas compte de la difficulté à passer cette première sélection, donc de disposer des bons mots-clés dans son CV.
  • Ensuite, les recruteurs recherchent le mouton à 5 pattes, pour coller à un besoin précis. Et là, l’objectif du CV du candidat est surtout de montrer ses réussites, car, statistiquement, il ne collera jamais à 100 % au poste à pourvoir. D’ailleurs, le candidat choisi correspond rarement au candidat initialement recherché ou même décrit dans une annonce.

C’est pourquoi notre méthode ne s’appuie pas sur des éléments déclaratifs. Elle est complètement différente : nous envoyons des candidatures mystère et mesurons les tendances, les évolutions et les taux de retour.

Pour prendre une analogie « commerciale », qui essayerait, de nos jours, de lancer un « produit » sur un marché hyper-concurrentiel sans réaliser une étude de marché ?