Stratégie de rédaction d’une lettre d’introduction ou de motivation

La forme d’une lettre d’introduction obéit à la méthode du protocole d’adhésion.

Quatre éléments permettent de remporter cette adhésion…

Elément n° 1 : Comprendre la motivation de celui qui recrute

Une lettre de motivation ne sert pas à exprimer sa motivation, le recruteur s’en doute… sinon, vous ne postuleriez pas ! Il s’agit à partir de là de comprendre la motivation de celui qui recrute (exactement comme dans un processus de vente),

Elément n° 2 : Amener naturellement le profil du titulaire idéal

« Parlez-moi de moi, il n’y a que ça qui m’intéresse ! », et c’est bien la raison pour laquelle nous commençons par parler du poste (i.e. le besoin de l’Autre). On appelle cela la perception de la position de l’Autre : c’est ce que nous développons dans l’accroche. Evidemment, on peut se tromper en imaginant que le titulaire idéal du poste n’aurait pas le profil développé dans le 1er paragraphe.

Ceci dit, et nos études le démontrent, entre une lettre de motivation qui « prend le risque » de dessiner le profil du titulaire recherché, et une lettre où le candidat commence par parler de lui… une différence fondamentale est faite entre le 1er candidat et le 2nd dans la tête du recruteur.

Elément n° 3 : Formuler la motivation de l’entreprise

La phase suivante consiste à dérouler son argument de conviction dont l’objectif est simple : je pense que vous recherchez ce type de profil, je vais donc vous convaincre que je « colle » au mieux à ce profil.

Dans la perception des recruteurs, ce n’est ni être « pushy », ni arrogant, c’est juste être en train de formuler la motivation de l’entreprise et votre réponse à ce besoin.

Elément n° 4 : Jeter les bases du nous

La dernière partie consiste à synthétiser le « Vous + Moi » dans un dernier paragraphe permettant au futur N+1 de vous imaginer déjà dans son entreprise en train de faire le job… et de le souhaiter.

 

Eric, CVfirst

Joindre une lettre d’introduction à un mail d’introduction ?

La lettre d’introduction doit constituer le corps du mail. Inutile de rédiger un mail d’introduction et une lettre d’introduction.

L’approche « lettre d’introduction en pièce jointe » était privilégiée lorsque les éléments étaient systématiquement imprimés, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

Comment procéder pour envoyer un CV à un cabinet de recrutement ?

Si répondre à une annonce est simple, exister chez un recruteur est très différent.

Deux options existent, chacune présentant des avantages et des inconvénients.

  • Première option, poster son CV directement sur le site web du cabinet. Avantage, il intègrera directement la CVthèque du recruteur. Inconvénient, il ne se passera rien d’autre jusqu’à ce qu’une heureuse recherche ne fasse ressortir le CV…
  • Seconde option, adresser le CV à un interlocuteur précis, accompagné d’une accroche puissante, pour attirer l’attention du chasseur. Avantage, le CV va avoir une chance de faire mouche immédiatement. Inconvénient, il ne sera peut-être pas archivé avec la même attention que si vous le faisiez vous-même.

L’avis de CVfirst : mettre en oeuvre les deux actions, idéalement en utilisant deux canaux différents.

Traduire son CV : attention, danger !

Lors d’une candidature à l’étranger ou dans une structure internationale, il est nécessaire de réaliser un CV dans la langue du pays visé.

A ce stade, le candidat francophone possédant le plus souvent un CV rédigé en français et répondant aux critères des entreprises françaises, deux possibilités s’ouvrent à lui :

  • Traduire son CV de manière directe, en collant le plus possible au contenu initial
  • Réaliser un nouveau CV obéissant aux règles et bonnes pratiques du pays cible

Comparons les avantages et inconvénients de chaque méthode :

La traduction directe permet de conserver l’unicité du CV et d’éviter de risque de présenter deux versions différentes et divergentes de son parcours. Cette approche sera particulièrement favorable au candidat en cas d’entretiens en plusieurs langues dans une même entreprise, les différents recruteurs, francophones ou non, disposant alors d’informations strictement identiques renforçant la pertinence de la candidature.

La deuxième approche, consistant à réaliser un CV spécifique dans la langue du pays visé, possède d’autres avantages comme celui de positionner le CV du candidat à l’identique des autres et de gommer les spécificités géographiques. L’origine du candidat n’est plus alors un critère essentiel de recrutement.

La recommandation de CVfirst est de réaliser une traduction directe lorsque le recrutement répond à une logique internationale et que l’origine du candidat est un élément de valorisation de la candidature, par exemple dans le cas d’une expatriation au sein d’une filiale étrangère d’une société d’origine francophone et lorsque la mobilité est temporaire, ou plus simplement s’il s’agit uniquement de pouvoir se valoriser auprès d’une hiérarchie internationale même en étant basé dans un pays francophone.

Dans le cas d’une mobilité géographique longue ou définitive, et dans ce cas seulement, il sera préférable de réaliser un CV obéissant aux us et coutumes du pays cible puis, éventuellement, de le traduire en français.

Philippe Melhers